L’Italie, la France
deux musiciens, deux chaises
un héritage, une histoire à vous conter

L’Italie et la France sont des pays cousins, une nation au Sud et une au Nord. Malgré leurs différences, elles sont toutes deux filles d’une culture reçue en héritage de leur ancêtre commune, la Rome des Césars.

C’est dans la langue de cette aïeule que le titre Consobrinae signifie littéralement «cousines ».

Cependant, à partir d’une certaine époque, les différences entre les cultures musicales de ces deux nations se firent sentir progressivement : l’une plus attirée par le chant et l’autre par la danse. A cela vint s’ajouter un rapport d’amour mêlé de rivalité, de lutte pour la suprématie, dans un échange permanent d’influences, de musiciens et de compositeurs.

Ce programme naît du désir de confronter ces deux cultures comme deux photographies sonores d’une époque historique, doublée d’ un âge d’or pour la musique : la fin du 17e siècle.

Nous sommes deux musiciens héritiers de ces deux histoires parallèles : une violoncelliste française et un théorbiste italien. Nos instruments, traditionnellement réunis par la pratique de la Basse Continue, deviennent solistes au cours de cette soirée, pour raconter en musique ce qu’étaient nos deux pays à cette époque.

A ce stade cependant, un autre élément se présente à nous : à la fin du 17e siècle, le théorbe est un instrument obsolète en Italie dans sa forme soliste, relégué désormais à l’accompagnement, alors que le violoncelle voit apparaître les premiers astres de sa littérature soliste, comme Domenico Gabrielli ou Alessandro Scarlatti. En France, c’est tout le contraire : le théorbe y connaît alors son apogée comme instrument vedette. Le premier d’entre tous à le magnifier est Robert de Visée, « Maître de Guitare du Roy » à la cour de Louis XV, et déjà très célèbre parmi les musiciens de Louis‐le‐Grand. Le violoncelle quant à lui, devra patienter encore quelques décennies pour acquérir son rôle de premier plan en France. Ce constat a entraîné notre duo dans un échange culturel, l’un représentant le pays de l’autre dans sa musique, et vice‐versa. Au fil du concert, différentes expressions musicales se rencontrent pour conter l’histoire de deux Natione Consobrinae, leurs liens d’amour et de défiance, dans l’une des plus belles et passionnantes périodes de l’histoire de la musique.

Née en 1986, Hermine Horiot Bellini est diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en 2011 dans la classe de Philippe Muller. Elle a bénéficié des précieux conseils de Steven Isserlis, François Salque, Torleif Thedéen, Leonid Gorokhov, Marc Coppey ou encore Jordi Savall.

Reconnue pour ses interprétations ʺd’une très grande plénitude, offrant à l’auditeur une maîtrise parfaite de son instrument, associée à une sensibilité réelleʺ (Michel Jakubowicz‐On Mag) elle est lauréate du Festival Juventus, de la Fondation Banque Populaire, de la Fondation Jean‐Luc Lagardère et de la Fondation Etrillard.
Particulièrement animée par la musique de chambre, elle se produit sur les scènes françaises et internationales (Théâtre des Champs‐ Elysées, du Châtelet, des Bouffes du Nord, Philharmonie de Paris, Conservatoire Tchaikovski de Moscou, Musikverein de Vienne, Villa Medicis à Rome…) aux côtés de partenaires tels que Ferenc Vizi, François Salque, Cyprien Katsaris, Laurent Korcia, Alena Baeva, Alexandre Pascal, Léa Hennino, Gaspard Dehaene… Elle enregistre en 2015 son premier disque, Romance Oubliée, aux côtés du pianiste Ferenc Vizi. Un début remarqué par plusieurs émissions radiophoniques dont celles de Laure Mézan (Radio‐Classique) Arièle Butaux, et Gaëlle Le Gallic (France‐Musique). Son deuxième disque, Boréales, album solo rassemblant les oeuvres de compositeurs nordiques et baltes, paraît en 2018 et obtient quatre étoiles du magazine Classica.

Ce projet singulier comprend une adaptation inédite de l’œuvre Fratres d’Arvo Pärt pour violoncelle et bande électro‐acoustique, approuvée par le compositeur. Du programme de ce disque naît alors une version concert du même nom, mêlant violoncelle solo, électro‐acoustique et improvisation, en collaboration avec le compositeur et ingénieur du son Julien Podolak, auteur de l’adaptation de Fratres.
Très impliquée dans la redécouverte et l’interprétation de répertoires injustement méconnus, Hermine Horiot Bellini enregistre en 2019 la Suite pour trois violoncelles de Fernand de la Tombelle aux côtés de François Salque et Adrien Bellom, pour le label du Palazzetto Bru Zane de Venise.
Avec le soutien de la Fondation Etrillard, elle publie en 2022 une captation vidéo de la Grande Sonate Dramatique « Titus et Bérénice » de Rita Strohl, aux côtés de la pianiste Hélène Fouquart.
Hermine Horiot Bellini est la violoncelliste de Smoking Josephine, ensemble à cordes fondé par Geneviève Laurenceau, avec Olivia Hugues, Fanny Robilliard, Marie Chilemme et Lorraine Campet : une formation originale pour laquelle sont réalisées des transcriptions sur mesure, en étroite collaboration avec plusieurs compositeurs et arrangeurs tels que Fabien Touchard, Nicolas Worms ou Gustavo Beytelmann.
Le premier album de Smoking Josephine, « Amours Toujours », est paru pour Naïve en Février 2020.
Depuis 2009, Hermine Horiot Bellini est membre de lʹensemble Les Dissonances, fondé par David Grimal, collectif dʹartistes explorant toujours plus loin le répertoire symphonique sans chef dʹorchestre.
Son intérêt pour la musique dʹaujourdʹhui lʹamène à collaborer avec les compositeurs Jean‐Baptiste Robin, Thierry Escaich, Thierry Pécou et Nicklas Schmidt, compositeur danois à qui elle passe commande pour son disque Boréales.
Elle participe à l’enregistrement de Lettera Amorosa, premier disque des œuvres de musique de chambre de la compositrice et violoniste Elise Bertrand, paru à l’automne 2022 pour le label Klarthe.
Hermine Horiot Bellini joue un violoncelle construit pour elle en 2014 par le luthier suédois Peter Westerlund.

Giovanni Bellini a étudié la guitare classique avant de se dédier à la pratique des instruments anciens à cordes pincées tels que le luth, la théorbe et la guitare espagnole. Il a obtenu un Master en 2017 dans la classe de luth d’Andrea Damiani au Conservatoire «S.Cecilia » de Rome.

En 2018, il est lauréat avec Matricula de Honor du Máster in Instrumentos de cuerda pulsada à l’Escola Superior de Música de Catalunya, dans la classe de Xavier Diaz‐Latorre.
Il a suivi les masterclass instrumentales de Paul O’Dette, Hopkinson Smith et Joachim Held, et de Claudia Caffagni et Diego Fratelli pour la polyphonie du Moyen‐Age et de la Renaissance.
Il a donné des masterclass de luth, théorbe et guitare à l’Universidad Nacional Autónoma de México de la Ville de Mexico, à l’ Istituto Diocesano di Musica Sacra de Florence et à été profesor à l’occasion de la Xe édition de l’Accademia della Fundació CIMA de Barcelone en 2017, dirigée par Jordi Savall.
Il est l’auteur de « Firenze e il Rinascimento Invisibile ‐ Il Liuto di Lorenzo », livre‐disque primé et financé par la Regione Toscana. Cet ouvrage contient un récit sur la vie musicale florentine au temps de Lorenzo le Magnifique et un récital solo de luth et voix, présentant les musiques les plus typiques et représentatives du lieu et de l’époque, chantées, transcrites et arrangées spécialement pour le luth par l’interprète lui‐même.
Il donne de nombreux concerts en Europe, en soliste comme au sein de groupes prestigieux parmi lesquels Le Concert des Nations, Laberintos Ingeniosos, l’Orchestra Barocca di Wrocław, Concerto Romano, Concerto Scirocco, Ensemble Arte Musica, Accademia d’Arcadia, Divino Sospiro, la Cappella Musicale di S. Petronio, l’Orchestra del Gran Teatre del Liceu, Il Maggio Musicale Fiorentino, Virtuosi Italiani, la Innsbrucker Festwochenorchester.
Plusieurs festivals nationaux et internationaux l’ont accueilli en Italie, Espagne, Portugal, France, Royaume‐Uni, Allemagne, Autriche, Suisse, Hollande, Belgique, Pologne, Etats‐Unis, Mexico, Cuba, en soliste comme aux côtés de grandes personnalités du monde de la musique ancienne, tels que Jordi Savall, Xavier Díaz‐Latorre, Francesco Cera, Marco Mencoboni, Alessandro de Marchi, Richard Egarr, Alessandro Quarta, Dorothee Oberlinger, Dmitry Sinkowski, Sara Mingardo, Roberta Invernizzi, Gemma Bertagnolli.
Il a enregistré pour les labels Arcana, Alia Vox, Glossa, Deutsche Harmonia Mundi, Tactus, Amadeus, Naïve e Brilliant Classics. Il enseigne le luth, la théorbe et la guitare baroque aux classes de perfectionnement du Centro Studi Musica e Arte de Florence.